- déperdition
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• 1314; de deperdere, d'apr. perdition1 ♦ Sc. Destruction graduelle d'une partie des molécules. Opération chimique qui se fait sans déperdition de substance.2 ♦ (1823) Cour. Perte progressive. Déperdition de chaleur, de lumière, d'électricité, de force. ⇒ diminution, perte. — Fig. Déperdition de forces au cours d'une maladie. ⇒ affaiblissement, dépérissement, épuisement.⊗ CONTR. Augmentation, recrudescence.déperditionn. f. PHYS Perte (d'énergie). Déperdition de chaleur.|| Fig. Diminution, perte. La vieillesse entraîne une déperdition des forces.|| Déperdition scolaire: diminution des effectifs scolaires.⇒DÉPERDITION, subst. fém.A.— Perte, diminution progressive (de quelque chose).1. De matière. Déperdition de sel. Au moment de la transmutation radioactive, il se produit une légère déperdition de masse du noyau (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 17).2. D'énergie. Une substance isolante empêchant la déperdition de chaleur (Lar. mén. 1926, p. 471).— P. anal. Déperdition des forces (physiques ou morales). Besoin physique de m'étendre, le cœur battant, croyant que j'ai la fièvre. Sentiment de déperdition nerveuse (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1339) :• 1. ... il avait obscurément conscience d'une déperdition inouïe de ses forces, d'une dissipation de sa vie. Sitôt sur la pente, la volonté s'abandonna, l'être fléchit tout d'une pièce.BERNANOS, L'Imposture, 1927, p. 369.— P. métaph. :• 2. ... ce que vous nommez l'expérience, votre expérience, dit Dieu, moi je le nomme la déperdition, la diminution, le décroissement, la perte de l'espérance...PÉGUY, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, p. 184.B.— P. ext. Perte, gaspillage. Quelle déperdition dans le pollen des fleurs! À peine un millionième passe dans la valvule fécondante et vit (RENAN, Dial. philos., 1876, p. 71).Rem. On rencontre ds la docum. le verbe trans. déperdre. Perdre peu à peu. Je ne suis qu'un crible tournant qui laisse déperdre tout ce qu'il a reçu (AMIEL, Journal, 1866, p. 494). Emploi pronom. On ne gagne rien à une extrémité de son être sans se déperdre à l'autre (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 170).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1314 méd. « destruction » deperdition de substance (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, 688); 2. 1797 phys. « affaiblissement, perte lente » (Voy. La Pérouse, t. 1, p. 214 : déperdition d'humidité). Dér., sur le modèle de perdition de deperdre (lat. deperdere) attesté du XIIe s. (PH. DE THAON, Comput, 2766 ds T.-L.) au XVIe s. (HUG.). Fréq. abs. littér. : 77. Bbg. GOHIN 1903, p. 323. — LAURENT (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, pp. 32-45.
déperdition [depɛʀdisjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1314; du lat. deperdere, de de-, et perdere (→ Perdre), d'après perdition.❖1 (1797). Chim. Destruction graduelle d'une partie des molécules d'un corps. || Opération chimique qui se fait sans déperdition de substance.2 Cour. Perte progressive. || Déperdition de chaleur, de lumière, d'électricité, de force. ⇒ Diminution, perte. || Déperdition de gaz. ⇒ Fuite.1 Pour modérer notre ascension, le seul moyen est (…) la faculté de faire échapper du gaz par une soupape; mais la perte du gaz impliquait une déperdition proportionnelle de la force d'ascension (…)Baudelaire, Trad. Poe, le Canard au ballon, p. 121.1.1 D'ailleurs, la maison allait être bientôt recouverte d'une épaisse couche de neige qui empêcherait toute déperdition de chaleur interne.J. Verne, le Pays des fourrures, t. I, p. 223.♦ Fig. ⇒ Dégradation, perte. || Déperdition de forces au cours d'une maladie. ⇒ Affaiblissement, dépérissement, épuisement.2 Au contraire dans les groupes politiques parlementaires toute parole subit une déperdition, une dépréciation propre, une falsification, une altération propre.Ch. Péguy, la République…, p. 78.3 Par ext. Perte, gaspillage.❖CONTR. Augmentation, enrichissement, gain, recrudescence.
Encyclopédie Universelle. 2012.